Que reste-t-il aujourd’hui de l’URSS ? Entre colère, nostalgie et amertume, ceux qui ont connu la Russie soviétique entre 1917 et 1991 témoignent dans un documentaire qui rend compte de la complexité de cette période.
Adieu l’URSS !
En Russie, aujourd’hui, le passé bolchevique constitue une véritable attraction touristique. Le marché aux puces d’Izmaïlovo à Moscou, par exemple, regorge de poupées russes à l’effigie de Gorbatchev, de figurines de Staline, d’objets de l’Armée rouge et d’exemplaires de la “Pravda”. Mais cette page de l’histoire ne passionne pas seulement les petits commerçants de la capitale et les visiteurs étrangers. Nombre de citoyens russes se déclarent nostalgiques de la période soviétique, depuis la révolution de 1917 jusqu’à la dislocation de l’URSS, en 1991. Quel regard portent-ils sur ces soixante-dix ans de leur histoire ? Que reste-t-il aujourd’hui de l’URSS ?
Rêves et désillusions
Née en 1971 à Dresde, Henrike Sandner raconte l’URSS à travers le récit de sa vie et des souvenirs de ses parents. De 1965 à 1968, son père et sa mère étaient tous deux jeunes étudiants en Russie. À l’aide de photographies familiales, d’images de propagande et d’objets emblématiques de l’époque, la réalisatrice s’avance dans les dédales d’un monde disparu, contant les rêves et les idéaux, les souffrances et les désillusions de tout un peuple. Avec délicatesse, son documentaire se confronte aux visions parfois fondamentalement opposées de ceux qui, parmi son entourage, ont vécu cette période sensible de l’histoire russe. Il n’en rend que mieux compte de la complexité et de l’ambivalence de ces événements qui ont changé la face du monde.